Plan d'action stratégique syndical

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Présentation du document de travail

Un plan d'action sert à donner de la cohésion aux diverses actions des individus et des groupes qui l'appliquent. Organisées dans le temps, ces actions constituent des étapes dans la réalisation de projets. Cette planification correspond à des objectifs communs, eux-mêmes nourris par des valeurs communes. Les membres du bureau syndical du SEECD travaillent depuis l'automne 2016 à l'élaboration d'un plan d'action stratégique. Le document de travail ici présent fera l'objet de discussions le 7 juin parmi les membres du SEECD qui se sont montrés intéressés à y participer. La page sera déverrouillée à cet effet pour permettre aux participants d'apporter des modifications.

Approche (Pourquoi un plan d’action stratégique axé sur le «commun» ?)

Avec la «nouvelle gestion publique», les valeurs et les modes d'opération de l'État sont largement inspirés du secteur privé et des principes néolibéraux. L'État va de pair avec le marché et ceci n'est pas sans conséquences sur l'éducation et sur la gestion du système éducatif. Dans ce contexte, où s'ajoutent les défis du monde contemporain (en termes d'environnement, d'énergie et de ressources), la communauté locale est appelée à jouer un rôle de premier plan. Le syndicalisme, comme acteur au sein de cette communauté, est amené à se transformer.

Le bureau syndical du SEECD estime qu'il pourrait être pertinent de renouveler l'approche syndicale en prenant appui sur le mouvement des Communs et sur les initiatives de Transition, où l’empowerment de la communauté et la démocratie participative sont des éléments essentiels. Cette perspective a été brièvement présentée dans les éditoriaux du bulletin syndical Panorama21 de février, mars et mai, de même qu'aux assemblées générales du 13 février et du 25 avril 2017. Cette approche sera discutée lors de la rencontre du 7 juin prochain, où il sera question du plan d'action stratégique que vous tenez entre les mains. Mais qu’est-ce qu’un «commun» et qu’est-ce que la «transition» dont on parle ?

Un «commun» est constitué d'une ressource et d'une communauté d'usagers qui établit collectivement des règles de gouvernance de cette ressource. Le savoir, les connaissances, la pédagogie, les relations humaines et professionnelles, tout comme le cégep lui-même (comme organisation ou comme lieu physique) sont autant de ressources dont fait usage la communauté collégiale. De l’éthique à la pédagogie, en passant par la citoyenneté, l'environnement ou la technologie, la gestion commune s'articule autour de valeurs et de principes partagés par tous. Elle peut prendre autant de formes qu'il y a de groupes au sein de l’écosystème éducatif. Tout commence par l'engagement individuel et la volonté de coopération dans un objectif de bien commun. Le mouvement des communs place l'État dans une position nouvelle et se présente comme une vigoureuse alternative à l’appropriation privée par le marché.

Pour plus d'information sur les communs, il existe de la documentation qui croit chaque jour. Pour commencer, on peut lire le bref ouvrage d'introduction intitulé «La renaissance des communs» de David Bollier. Si vous êtes à l'aise à lire en anglais, nous vous suggérons le bref texte d'Ugo Mattei «First Thoughts for a Phenomenology on the Commons». Il existe aussi le livre «Commun» de Pierre Dardot et Christian Laval, dont Éric Martin de l'IRIS a fait un résumé intitulé «Du néolibéralisme au commun» (partie 1 et partie 2). Le SEECD a également produit une capsule vidéo sur les communs en éducation (adaptée d'une présentation) qui est disponible en ligne.

Concernant la pratique des communs, certains mouvements peuvent être très intéressants à observer. Parmi eux, on remarquera les Initiatives de transition qui cherchent à développer une approche holistique des communautés. Ce sont des projets citoyens qui proposent des façons concrètes de s'organiser à petite échelle pour inspirer de grands changements, notamment en ce qui a trait aux défis que représentent les changements climatiques et la fin de l'ère du pétrole. Partout, des Initiatives de transition participent à créer le monde de demain avec une vision positive qui stimule l'engagement et la résilience. On pourra consulter le nouveau «Guide essentiel de la Transition» nouvellement traduit en français. Enfin, le «Manuel de Transition» (gratuit en anglais ici) de Rob Hopkins, largement inspiré des principes de la permaculture, est un ouvrage incontournable pour ceux qui désirent participer au changement dès aujourd'hui.


Valeurs

• Autonomie, responsabilité, engagement, créativité, résilience.

• Reconnaissance, soutien, rayonnement.

• Vie démocratique et gestion participative.

• Empathie, collaboration, coopération, entraide, équité.


Objectif 1) Reconnaissance de l’écosystème éducatif, environnemental et social

1.1 Relation entre le milieu local et le mouvement global

1.1.1 Reconnaître et valoriser les biens communs locaux (à l’interne)

Exemples :

- Technologies, serveur et logiciels libres

- Licences Creative Commons

- Bibliothèque, fonds d’archives

- Départements et ressources de programmes

- Cafétéria, coop, gymnase, palestres, salle Georges-Dor

- Jardin (potager) communautaire


1.1.2 Transmettre des valeurs éducatives axées sur le commun

Exemples de concepts et langage porteurs (en opposition aux valeurs du marché : clientèle, croissance, hiérarchie, direction) :

· Transition : localité, communauté, résilience, entraide, etc.

· Permaculture : écosystème, diversité, échange, partage, etc.

· Commun : gestion, ressource, enclosure, besoin, usage, etc.


1.1.3 Redéfinir la place des enseignantes et des enseignants dans une vision de la communauté

Exemples :

- Comportement collectif, implications diversifiées

- Approche holistique

· éthique, pédagogie, environnement, santé, bien-être, technologie, citoyenneté, etc.


1.1.4 Être en phase avec les valeurs et les actions du mouvement global

Exemples :

- Suivi des mouvements globaux (lectures, contacts)

· Initiatives de transition, mouvement des Communs, etc

- Action dans la FEC, la CSQ et les instances


1.2 Mouvement de protection et de développement du commun

1.2.1 Développer une stratégie locale pour travailler en amont des décisions

Développement d’un plan d’action stratégique

Exemples :

- Cohésion des décisions / actions vers les objectifs

- Correspondances des plans intersyndicaux

- Veille sur : PSD, plan communication / marketing, C.A.

· cibles du PSD, comptes rendus du C.A., projets, financement

· points d’appui dans le PSD pour l’atteinte d’objectifs stratégiques, anticipation des projets et engagement

- Révision régulière de l’orientation et des moyens


1.2.2 Favoriser la réflexion et la prise de décision

Exemples :

- Reconnaissance des biais cognitifs et des émotions qui font obstacles à l’engagement :

· peur, colère, impuissance, isolement, écrasement, cynisme

- Inspirer une vision positive, inclusive, rassembleuse

· avancées, gains et réussites, espoir, action préventive

· développement de la rationalité


1.2.3 Renforcer les liens entre les membre de la communauté et leur sentiment d’appartenance

Exemples :

- Création / développement des espaces d’échange

· Comités et groupes de travail, RIS, RCS, AG, CG-FEC. etc

- Consultations internes / résultats (ex.: bien-être, wiki)

- Validation des actions par les membres

Objectif 2) Renforcement de la communauté enseignante

2.1 Reconnaissance de la nature du travail des enseignants

2.1.1 Valoriser les habiletés requises dans la pratique du métier d’enseignant 

Exemples :

- Sensibilisation à la nature immatérielle du travail des enseignants dans les instances et les communications : · créativité, communication, coopération, critique, empathie...


2.1.2 Reconnaître les conditions de travail des enseignants et la nature du travail

Exemples en classe :

· particularités individuelles et générationnelles des étudiants, impact des EESH sur la tâche, renouvellement pédagogique, intégration des TIC, etc.

Exemples hors classe :

· projets-programme, préparation de cours continue, charge de correction, disponibilité électronique, TIC alourdissant la gestion de l’enseignement, etc.

Exemples au Cégep :

· collaborations entre départements et programmes, comités et groupes de travail, etc.


2.1.3 Reconnaître les pressions exercées sur le travail des enseignants 

Exemples localement : gestion hiérarchique, stress et anxiété, PAE, congés et PVRTT, études nationales et internationales, etc.

Exemples globalement : néolibéralisme et enclosure des communs, marchandisation de l’éducation, etc.


2.2 Aménagement de conditions de travail favorables

2.2.1 Développer un milieu propice à l’enseignement, au commun et à la pédagogie

Exemples :

- Plan de modernisation des locaux

- Réduction du nombre d’étudiants par classe

- Entente locale EESH / EBP

- Cadre horaire avec des temps réservés à des formations ou des réunions pédagogiques

- Horaire universel


2.2.2 Favoriser le développement professionnel et le renouvellement pédagogique

Exemples :

- Calendrier scolaire annuel favorable à des activités d’information et de formation (ex. : disponibilité des enseignants plus tôt), etc.


2.2.3 Consolider les pratiques d’enseignement et valoriser la pédagogie dans des actions et des plans d’actions

Exemples :

- Création d’un comité d’éthique professionnelle, etc.

- Entente sur l’autonomie professionnelle reconnaissant explicitement les habiletés requises, l’expertise dans la discipline et la liberté académique


Objectif 3) Prise en charge commune de l’éducation

3.1 Entretien d’un rapport de force dynamique (en termes d’énergie : engagement et nombre) au sein de l’écosystème éducatif

3.1.1 Favoriser l'engagement des enseignants

Exemples :

- Développer les occasions de réflexion, de partage et de coopération dans des lieux mobilisants :

· Assemblées générales / rencontres ouvertes

· Journées thématique / pédagogique

· Rencontres intersyndicales (RIS)

- Élaboration de plans d’action dans les communautés

· mise en commun dans des plans élargis

· comités et groupes de travail collaboratif


3.1.2 Investir les instances selon le principe de subsidiarité

> Principe de subsidiarité : décisions prises au niveau le plus compétent, le plus pertinent et le plus proche des membres concernés par leurs conséquences

Exemples :

- Présence significative d’enseignants dans les groupes et comités de travail collaboratif

· Comités statutaires (Commission des études, etc.)

· Groupes de travail (cours comp., MAR, EESH, etc.)


3.1.3 Développer les communications

Exemples :

- Utilisation de la technologie et de médias variés

- Internet et mise en réseau

- Outils collaboratifs : wiki, etc.


3.2 Mise en place d’une gestion participative (démocratisation des décisions)

3.2.1 Instituer la gestion participative des instances

Exemples :

- Création de projets axés sur le commun

· AC/DC (Accès au commun / Développement du commun)

- Présence au sein du C.A. / etc.


3.2.2 Organiser l’éducation en tant que commun

Exemples :

- Élaboration d’un organigramme circulaire axé sur la coopération (plutôt que vertical, axé sur la hiérarchie)

- Écriture en commun de politiques constituantes

· Projet éducatif

· Philosophie de gestion

· Plan stratégique de développement

· Plan de réussite et Plan d’action du plan de réussite

- Approche de transparence open source

- Approche collaborative wiki

- Plan d’action stratégique du SEECD


3.3 Développement d’une structure durable

3.3.1 Instaurer les règles d’un mode de gestion participatif

Exemples :

- Adoption de politiques par le Conseil d’administration

- Ententes PACSAC (Plan d’aménagement collège-syndicat axé sur le commun)

- Favoriser l’autonomie départementale par l’instauration de règles de fonctionnement